Le 11 mai prochain, la société française va être déconfinée, avec des rythmes différents mais déconfinée tout de même. Le coronavirus sera toujours là. Rien n’a changé depuis le début du confinement. Ce ne sera donc pas la fin de la crise, mais une nouvelle étape. Nous aurons des masques. Ou, plutôt, ils seront obligatoires dans de nombreux espaces publics.
Certains resteront confinés. Pour plein de raisons. Le coronavirus sera toujours là.
Je fais partie des privilégiés. Je n’ai pas eu à sortir depuis le début du confinement, je continue de travailler, en télétravail, certes. Avant je le faisais sur un ordinateur posé sur un bureau. Maintenant je le fais sur un ordinateur posé sur un bureau. Je vais pouvoir continuer ainsi après le 11 mai. Je n’ai pas de télécole à gérer. Privilégié disais-je.
Je ne suis pas sûr que ces deux mois de confinement nous aient fondamentalement changés. Ils ont accentué certains traits de nos personnalités, individuellement, collectivement. Est-ce que nous aurons appris des choses ? Je l’espère. Pas sûr. Le retour nostalgique au monde d’avant pourra être tentant alors que c’est lui qui nous a mené là.
Pourtant…
… Dans un monde végan, on serait beaucoup moins soumis aux zoonoses, dont le coronavirus. Certes, cela n’empêcherait pas que les humains côtoieraient des animaux non-humains mais les probabilités de contaminations seraient nettement plus faibles.
… Cette crise sanitaire nous montre l’importance des services publics, de tenir compte des rapports.
… Cette crise sanitaire est possiblement renforcée par la crise écologique.
… Cette crise sociale nous montre l’importance de toutes activités dites « supports ». Te souviens tu que Thomas More essayait déjà de le faire dans son Utopia ?
… Cette crise sociale nous montre l’importance des logements comme lieux de vie.
… Cette crise économique nous montre l’intérêt d’un revenu de base, de l’automaticité des aides sociales dès c’est possible.
… Ce confinement nous montre l’importance de l’autonomie et donc des conditions d’accès à cette autonomie.
… Ce temps nous a permis de construire une autre relation à notre environnement, à l’écoute, à l’observation.
Puissions nous ne pas tout oublier. Parce qu’il y aura d’autres pandémies. Que celle-ci n’est pas finie. Qu’on pourra être reconfinés.