Pour la troisième année consécutive, je vais écrire dans le cadre du Blog Action Day (#BAD09 sur Twitter).
En 2007, le sujet était l’environnement. J’écrivis sur Second Life et les émissions de CO2. En 2008, c’était la pauvreté. Je viens de relire ce billet, alors qu’on annonce qu’il y a plus un milliard d’humains qui ne mangent pas à leur faim. Et je me rappelle que le monde produit assez de nourriture pour tous, mais qu’on gaspille, qu’on ne produit pas les bonnes choses aux bons endroits, parce que le système est devenu fou. Mais le thème de cette année n’est pas la faim, c’est le changement climatique.
En me connectant ce soir, je pensais trouver mes onglets Netvibes, ma timeline Twitter, plein de ce sujet. Il faut croire que ça n’intéresse plus. Peut-être qu’à trop en (entendre) parler, on finit par saturer?
Je me souviens qu’il y a quelques semaines, je discutais avec une adolescente à propos des fournitures de la rentrée. Elle était choquée que sa mère lui eut acheté un agenda en papier recyclé. Elle me dit qu’elle n’en avait rien à faire de la planète, que ce n’était pas son problème.
Les temps changent et elle a raison: la planète, son avenir, celui de ses habitants, ce n’est pas le problème des adolescents, c’est d’abord celui des adultes. En même temps, si on considère qu’il y a, dans l’adolescence, un rejet du monde adulte, cela signifie que l’univers adulte, en Europe, est fortement imprégné de la problématique environnementale. Mais, est-ce suffisant?
Si ça l’était, les Secrétaires Généraux des Nations Unis, l’actuel et l’ancien, ne presseraient pas les gouvernements d’agir à Copenhague. Parce que l’urgence est planétaire, la réponse doit être d’abord politique. Elle ne peut pas qu’être individuelle. Parce que, comme individus, ça nous dépasse largement.
Lorsque nous ne voyons pas la solution à un problème, lorsque nous nous disons que nous n’avons aucune solution pour le résoudre, nous avons deux réactions:
- La négation. C’est shadokien autant qu’humain.
- Continuer exactement dans la même voie. Après tout, si on doit crever, si c’est irrémédiable, autant le faire en chantant, non?
Il faut donc faire attention à ce que l’information sur le changement climatique ne soit pas anxiogène. Ce serait alors contre-productif. Des solutions doivent être proposées, être accessibles. C’est pour cela que les pétitions fonctionnent: parce qu’elles permettent, ou donnent l’illusion, de pouvoir faire quelque chose. Idem pour le mobilisations en ligne. Comme ce Blog Action Day, par exemple. Mais ce n’est pas suffisant.
Si nous agissons maintenant, nous avons peut-être la possibilité de renverser le réchauffement climatique, c’est ce que montre cet excellent court-métrage pédagogique, trouvé chez Natacha et Sacha Quester-Séméon:
REVEILLE-TOI, REVOLTE-TOI — METS-TOI EN MOUVEMENT! 01 from Leo Murray on Vimeo.
Agir, c’est agir à un maximum d’endroits:
- Par le vote. Oui, nous sommes en démocratie et notre vote a une influence.
- Par la consommation, nos modes de vie, de transport. En essayant, tant que faire se peut, de réfléchir à l’impact de nos choix.
- Par nos choix comme salariés, entrepreneurs, responsables à un endroit ou à un autre de la machine économique.
- Par l’implication dans les débats, la diffusion de l’information, des actions.
Mais, lutter contre le changement climatique ne peut pas être seulement une fin. Derrière, et en chemin, il doit y avoir la possibilité de naître, grandir, vivre et mourir dans une société meilleure. Et, cela, ne concerne pas que le changement climatique.
Quelques billets trouvés, tout de même, en français, pour le Blog Action Day:
Très bon article ! J’aime beaucoup l’analyse de la réaction des personnes. J’ai remarqué aussi que la réalité paraît parfois tellement anxiogène que certaines personnes préfèrent ignorer ou même pire dénigrer les conséquences de notre mode de vie…