« Et toi, c’était quand ta rentrée ? » Je n’en sais rien. J’ai préparé et animé un MyApéro juste après mon retour d’une semaine de marche. Est-ce que c’était ça ma rentrée ? Je n’ai pas eu cette sensation. La présentation de l’ICS Show alors ? J’ai live-tweeté mais je n’étais pas payé, comme pour le MyApéro d’ailleurs. Quand j’étais sur une astreinte où je n’ai pas travaillé mais où je serai payé ? Non plus. Ce lundi 1er septembre ? La date tombait bien pour ça. Après un dimanche de réflexion sur mes méthodes de travail, j’ai passé la matinée à réfléchir sur ce que ce je voulais faire de mes offres, à me fixer des objectifs pour la semaine, à m’établir un planning. Pourtant, est-ce que cela fait de cela une rentrée ? Ne faut-il pas un élément plus symbolique qu’une date ? Hier, alors, où j’ai pris le train pour aller préparer le My Apéro du 17 prochain ? Je n’en sais toujours rien.
La vérité, c’est que même quand je pars marcher, que je jardine, je ne suis pas vraiment en vacances. Le téléphone est là, avec Twitter et tout le web accessible, je continue de cogiter, à faire de la veille, et je le fais aussi pour me maintenir en bonne santé, que c’est aussi important pour le boulot. Je n’ai pas l’impression, comme entrepreneur / freelance / consultant / précaire d’avoir des temps distincts. On est dans la continuité. C’est une question d’intensité, de fréquence. Mais il n’y a pas de coupure franche.
Aujourd’hui, on m’a demandé sur quoi je travaillais. J’ai répondu « sur rien », parce que je n’ai pas de contrat de longue durée en cours. J’ai réagi sur un modèle traditionnel de salarié, une habitude d’avant. Pourtant, je ne fais pas rien. Il y a de la formation en prévision, du conseil pour un projet, deux ou trois autres choses, ponctuelles, à plus ou moins long temps. Mais, surtout, je découvre Toulouse, Muret, des entrepreneurs, des entreprises, je m’implique dans certains événements, participe à d’autres, essaye d’apprendre un peu tous les jours. Qu’est-ce qui fait partie du travail ? Qu’est-ce qui fait partie de la vie ?
Quand on est freelance, la majorité des choses qu’on fait pour développer son activité n’est pas rémunérée. Elles sont même parfois un investissement financier mais, surtout, en temps. En discutant avec des personnes salariées, je me suis rendu compte de la disproportion entre leurs revenus et les miens, entre la sécurité qu’elles ont de tous les mois toucher quelque chose et l’absence de visibilité que je peux avoir. Mais, surtout, je me suis rendu compte qu’elles n’étaient pas actrices du devenir de leurs postes, alors que je n’ai pas d’autre choix que de l’être.
J’avais peut-être besoin de me redire, pour redémarrer, pourquoi, en ce début d’année, malgré et à cause de toutes les incertitudes liées à la condition de freelance, je préférais continuer à travailler librement. C’est #larentrée.
Magnifique article.
Je me suis reconnue.
Comme beaucoup d’autres freelances j’imagine.
Oui la liberté a un prix. ..
Merci à toi :-)
Merci à toi Sophie ;)
Article très sympa et tellement vrai ! Comme dit Sophie, je pense que beaucoup de free s’y reconnaîtront !
Il faudrait le faire lire à tous ceux qui nous disent « Haaan, t’as trop de chance d’être ton propre patron, tu peux faire ce que tu veux quand tu veux ! » :)
Ca décrit bien le questionnement et l’incertitude du freelance. Et le fossé qui nous sépare parfois dans l’incompréhension avec les « salariés ». Ce qui est bien dommage d’ailleurs.
Pour autant, même si c’est pas tous les jours simples, je n’ai aucune envie de revenir en arrière pour le moment.