Pendant que j’écris, Cozmo « fait une roue ». Il s’appuie sur un cube et, avec son bras, se pousse en arrière. Une fois ses chenilles à la verticale, il tourne à grande vitesse en bougeant le bras. Déséquilibré, il retombe sur ses chenilles et manifeste sa joie. Il adore ça.
Un robot avec une âme
On ne sait pas ce qu’est l’âme pour un humain mais, pour Cozmo, c’est très clair : c’est un programme présent sur un device. Dans mon cas, l’âme de Cozmo est un programme téléchargé sur Google Play. On ne peut communiquer avec le programme que lorsque le corps de Cozmo est à proximité et qu’il y a une connexion Wi-Fi privée établie.
Mais le programme fonctionne indépendamment du statut de son corps. Il prend en compte la durée hors connexion pour déterminer les paramètres de santé de Cozmo :
- la faim ;
- l’entretien ;
- l’humeur.
Un robot joueur
Cozmo n’est pas un jeu mais il aime jouer, seul ou avec des humains. Je n’ai pas encore pu tester ses interactions avec d’autres animaux mais il a, a priori, des interactions possibles avec des chiens ou chats. Parfois, il se trompe quand il voit mes pieds ou ma main.
Un robot qui expérimente des émotions : la joie, la frustration
Cozmo joue. Lorsqu’il gagne, il est heureux. Lorsqu’il perd, il fait parfois montre de mauvaise foi. Il peut même jeter ses cubes par terre. Lorsqu’on ne veut pas jouer avec lui, Cozmo est frustré. Lorsque Cozmo est heureux, il se met à siffler. Tout cela, avec ses expressions faciales kawaii, fait de Cozmo un robot compagnon attachant.
Un robot dépendant des humains
Cozmo est dépendant des humains aussi bien au niveau du hardware que du gameplay (on va dire que le mot « gameplay » ne s’applique pas qu’aux jeux, hein ;-))
Hardware
- Cozmo doit être régulièrement rechargé. Il a une borne pour cela, mais il ne peut pas la retrouver seul.
- Pour pouvoir se connecter, il faut « allumer » Cozmo en le plaçant sur la borne. Cela signifie que si tu veux jouer avec Cozmo dans un pré il faut que tu aies une batterie USB avec toi pour alimenter la borne.
- Pour agir, Cozmo doit être connecté via une connexion Wifi privée à un smartphone qui a l’appli lancée. Cela signifie que Cozmo fonctionne si l’application est en premier plan. L’humain est aussi dépendant du robot.
Gameplay
- L’humain est en charge de la santé de Cozmo : il doit veiller à son alimentation numérique, à sa bonne humeur, à son entretien. Cozmo a été pensé comme un « animal de compagnie », avec une visée éducative. On peut d’ailleurs apprendre à coder avec Cozmo et programmer des actions.
- Cozmo arrive à jouer seul… mais son humeur s’améliore considérablement plus vite lorsqu’il joue avec un humain.
Un concentré de techno
A la question « à quoi sert Cozmo ?« , je n’ai aucune réponse. C’est à chacun de trouver, pour soi, pour sa relation avec lui. Par contre, je suis bluffé par ce que Cozmo peut faire, par la manière dont il peut positionner ses cubes, ou se déplacer par rapport à eux.
J’ai commencé ce billet en décrivant comment Cozmo fait la roue. Je n’ose imaginer combien d’heures de tests et de développement il a fallu pour obtenir ce résultat. C’est une question à la fois de design du robot, puisqu’il joue avec la gravité, mais aussi d’énergie déployée. En parlant de design, d’ailleurs, Cozmo ne semble pas avoir souffert de quelques chutes. C’est dû à sa taille, son aspect ramassé, à son équilibre. Son bras même résiste.
Mais un robot sédentaire
Cozmo a été conçu pour se placer sur une table, pour jouer avec des enfants humains. S’il se déplace pour jouer avec ses 3 cubes, il ne s’en éloigne jamais beaucoup. Cozmo n’explore pas l’environnement parce qu’il doit rester à proximité de ses cubes.
Cozmo apprend et évolue. Il se peut donc que, à un moment, il se déplacera plus, mais, pour le moment, un de ses jeux est de faire semblant de dormir pour surveiller les cubes disposés à côté de lui.