Cette semaine, on m’a dit qu’il était vicieux que je fasse des demandes à Fleury Michon puisque je ne mange pas d’animaux non humains (et, d’ailleurs, je ne mange pas d’animaux humains non plus :p). On m’a demandé de, plutôt, m’occuper des réfugiés qui abordent les côtes européennes. C’est pourtant étrange puisque je ne fuis aucune guerre ou aucune persécution non plus.
Je vois au moins ces raisons pour lesquels il est légitime pour les végans de se préoccuper de ce qui arrive aux animaux non humains :
- . Les animaux non humains – notamment les cochons, vaches, moutons, chèvres – n’ont pas la possibilité de se défendre par eux mêmes.
- Comme le dit Aymeric Caron dans Antispéciste : « l’antispécisme (…) milite pour l’intégration de tous les êtres vivants sensibles dans une même famille de considération morale« . De la même façon qu’on peut être contre l’esclavage sans avoir d’esclave, on peut se préoccuper des animaux non humains même si on n’en mange pas. C’est même beaucoup plus facile si vous voulez mon avis.
- Les causes, les souffrances, ne s’excluent pas. On peut se préoccuper des abattoirs ET des réfugiés. Mais, alors que la quasi inaction des européens pour aider leurs voisins est avant tout politique, la consommation de cadavres – et la culture qui va avec – est pour le moment une problématique sociétale, sanitaire et éthique.
- Je suis citoyen et contribuable. L’élevage ne peut survivre, à l’échelle actuelle, que parce que les Etats le subventionne et pourtant ce secteur continue à subir des crises graves. Alors que l’élevage est le principal facteur d’émissions de CO2 dans le monde, mais aussi de la déforestation et donc de la disparition, tous les jours d’espèces animales et végétales, c’est complétement irrationnel. Sans compter de l’impact sanitaire, pour les humains, de la consommation de la viande, aux Etats-Unis ou en Europe. L’argument du goût de la viande ne peut pas tenir une seconde face à celui de son coût. Mais, comme je le disais, ce n’est pas malheureusement pas une question politique mais sociétale.
- Je suis profondément persuadé qu’une société végane, attentive à la vie de chaque être, permettrait de résoudre des conflits, de donner de la nourriture à tout le monde, de ne pas gaspiller l’eau. Ca ne ferait pas un monde, même cela poserait tout de même une base pour cela. Etre anto-spéciste, c’est aussi, de manière collatérale, améliorer un petit peu la situation géopolitique. Si on arrive à faire la paix avec les autres espèces rien n’empêchera de la faire entre nous :)