Twitter nous est parfois présenté comme un réseau de liens mais c’est mal connaître l’outil si on ne dit que ça. C’est aussi un formidable lieu de conversations. On débat, on se moque, on trolle, on corrigé, on dit bonjour et on envoie des emojis. Il y a de l’amour, des colères , bref de la vie.
Quand tu te coupes de Twitter, et si tu veux que ça se passe en douceur, tu as intérêt d’être bien entouré, et de personnes que tu apprecies, car le déficit conversationnel est alors énorme. Ce fut le cas pour moi en rando, d’autres années, ou ce mois de juillet en espace de coworking.
En home office, je n’aurais tenu que quelques jours sans Twitter. Chance pour moi, il se trouve que je squatte chez Etincelle.
Mais déplacer les conversations de Twitter à l’entourage physique est chronophage. Twitter te limite à 140 caractères. Si tu envoies plusieurs tweets, la bienséance fait que tu ne vas pas beaucoup plus loin (ou tu passes par mail ou téléphone). Dans le monde physique, tu ne comptes pas ton nombre de caractères. Aucune limitation ne t’empêche de parler. Dans le monde en 4 dimensions, tu ne peux pas étaler une conversation sur plusieurs heures en fonction de ce que tu fais par ailleurs. Le monde physique est particulièrement inefficace. En comparaison, Twitter n’est PAS chronophage !
Je suis dans les conversations numériques publiques depuis très longtemps. Ce fut en partie mon boulot rémunéré, par périodes, au cours des deux dernières décennies. En janvier 98, lorsque j’étais aide-éducateur, j’ai animé une première liste de discussions, justement pour discuter sur du temps asynchrone et avec des pairs. Et quelques mois plus tard j’ai découvert l’outil Winpopup / netsend pour échanger avec des collègues sur un réseau interne. Mes références, mon mode de fonctionnement est basé sur les conversations numériques. Je manque cruellement de culture de travail offline pour m’en passer.
Alors, que se passerait il si je repassais en home office tout en continuant de ne pas tweeter ? Est-ce que j’en retirerais une certaine sagesse ? Il faudra aussi que je me pose, un jour, la question de ne plus bloguer. Est-ce que je retournerai alors aux conversations sur papier, c’est à dire aux lettres ? J’étais un épistolier dans les années 80 et 90. Que se passe-il lorsqu’on n’est plus social et connecté ? Thierry Crouzet, Guy Birenbaum ont répondu à leurs manières. Et moi ? Peut-être que cela n’intéressera que moi, mes proches. Vous n’êtes pas obligés de lire, si je documente ici, hein ;)