La ville a déménagé le week-end dernier, plus exactement dans la nuit de dimanche à lundi. Il a suffi d’une chose toute simple, l’arrêt de la ligne A du métro toulousain. Tout a alors changé.
Cela fait maintenant 5 jours que la ville a déménagé. Les gens s’adaptent. Après avoir testé de nouveaux chemins, de nouveaux transports, on commence à stabiliser ceux qui nous semblent les plus appropriés.
Pour ce qui me concerne, j’ai changé mes habitudes. Je ne fais plus mes courses aux mêmes endroits, je ne vois plus les mêmes personnes. Je réfléchis à deux fois quand il s’agit d’effectuer en 3/4h le trajet qui prenait 10 minutes. Le trajet le plus court est celui qu’on ne fait pas.
Le métro permettait de relier une station à une autre, un quartier à un autre, mais par points. Son absence permet de se réapproprier le sol, les rues, les espaces entre ces stations. Je n’ai jamais vu autant de monde dehors, à pied ou à vélo. C’est peut-être un biais puisque je n’ai jamais été moi-même autant en surface, dans des rues que je ne connaissais pas il y a encore 6 jours.
Cette semaine, j’ai fait du vélo sous le soleil, sous la pluie et de nuit; j’ai pris un tram pour aller à Compans Caffarelli; un train pour aller à Esquirol. Et de nouvelles lignes de bus qui s’évanouiront dans un mois.
C’est le temps des vacances. La ville n’a peut-être pas déménagé, elle n’a peut-être pris que quelques congés. Je ne sais pas où vont les villes qui partent. Vont elles voir leurs villes jumelles ? Des villes amies ? Que se disent elles ?
Le 21 août, Toulouse reviendra, avec toutes ses lignes habituelles. Qui gardera des souvenirs de ces vacances ? Lorsque nous sommes loin, nous apprenons de nouvelles choses, de nouvelles coutumes ou usages. Nous en gardons une part en revenant. Est-ce que ce sera la même chose lorsque la ville sera de retour ? J’ai pourtant hâte de retrouver la ligne A, de ne plus en être un naufragé.