Cette semaine, on m’a demandé pourquoi les végans s’occupaient de la condition animale et pas de la situation des migrants. Je vais essayer de répondre.
Il est beaucoup plus difficile de trouver de la viande de migrant que d’animal non-humain. Certes, l’abattoir que constitue la Méditerranée fonctionne bien mais les Européens font si peu de cas de la viande humaine que beaucoup de marchandise est perdue avant même d’avoir atteint le Continent. Au 1er trimestre 2016, 2900 migrants sont morts en voulant traverser la Méditerranée. Le résultat, c’est qu’on ne trouve dans aucune boucherie toulousaine – et c’est sans doute la même chose à Montpellier, Bordeaux ou Paris ! – de viande de migrant. Quel gâchis quand on pense que certains migrants ont plusieurs dizaines d’années ! Un porcelet, lui, ne vit que 3 mois.
Les animaux non humains, tels que ceux qui relèvent des bovins, ovins, gallinacés, coûtent cher à la collectivité. L’Union européenne, l’Etat français subventionnent les élevages, dans le but spécifique de pouvoir tuer les animaux non humains, au nom du goût de la viande. On ne discute, évidemment, pas les goûts et les couleurs, mais on devrait pouvoir discuter des 55,5 milliards de la Politique Agricole Commune de l’Union européenne alors que le budget de l’opération Triton, pour secourir les migrants en Méditerranée est d’environ 35 millions d’euros annuels (2,9 millions d’euros mensuels). A moins que ce ne soit de mauvais goût ?
Tout ceci pour dire que, lorsque, nous devons manger, nous n’avons pas de choix à faire entre manger de la viande animale non humaine ou manger de la viande de migrants humains. Le seul choix que nous avons à faire est entre de la nourriture provenant de végétaux et de la nourriture provenant d’animaux non humains et nous devons faire ce choix plusieurs fois par jour. Voilà pourquoi, au quotidien, les personnes véganes sont amenées à parler plus souvent de leur choix d’une alimentation végétale. Mais, comme Natasha et Lucas le répètent souvent « being vegan is not the best we can do it’s the least we can do » et on peut aussi se préoccuper de la situation des migrants.
Je vous laisse avec cette récente vidéo de Rémi Gaillard (attention, certaines images peuvent choquer). Chaque année 60 000 000 000 d’animaux non humains sont tués.
Merci à Jonathan Swift pour l’inspiration de cette chronique.