En France, le train est un luxe. Avec des trajets qui coûtent 3 à 4 fois l’équivalent avec Blablacar, je ne comprends pas l’inaction de la SNCF. Le train devrait être là pour démocratiser les transports collectifs mais c’est un échec.
Les TER sont intéressants notamment parce qu’ils proposent des forfaits, différemment abonnements. Mais ceux-ci sont régionalisés. Alors que toutes les bornes sont les mêmes sur tout le territoire national, les cartes Oura!, Pastel, Zou! etc. sont toutes différentes. En temps qu’usager, je me fous de savoir si c’est parce que ce sont les régions qui financent. Ce qui m’intéresse, c’est le service.
Une carte faite en Midi-Pyrénées ne permet pas de se déplacer en PACA, d’un région à l’autre, les ayant-droits et les forfaits ne sont pas les mêmes. Ce sont autant d’inégalités territoriales. Les personnes plus positives que moi parleront de spécificités régionales mais c’est clair en tout cas que je préfère mes avantages Pastel à ceux de Rhône-Alpes. Sans eux, je ne me serais pas permis de coworker à Toulouse !
Lorsque les déplacements par cars vont se généraliser pour aller d’une ville à l’autre, cela risque de porter encore un coup à la SNCF. Oui, pour une raison obscure le législateur avait décidé qu’on n’avait pas le droit d’aller de Lyon à Paris en car…. Si l’argument était de favoriser le train, alors il aurait fallu interdire la voiture, non ?
Pourtant j’hésite encore beaucoup à covoiturer ou prendre le car pour me déplacer, tout simplement parce que le carburant est le pétrole. Covoiturer, c’est d’une certaine façon encourager à faire perdurer les voitures individuelles. Certes, le chauffeur aurait fait le trajet mais quand le covoiturage est systématisé, il devient aussi une justification. Il enlève, d’une certaine façon, la mauvaise conscience d’encourager le changement climatique.
La voiture actuelle, non-partagée, ne correspond pas du tout à mon modèle de société ou d’environnement souhaitable. Elle a façonné les villes, les zones commerciales, les routes. En France, bien plus qu’aux Etats-Unis même, le goudron est roi. La France fait tristement partie des pays avec la plus forte densité routière, à la fois par km² et par habitants.
Comme piéton et cycliste, je vois bien que la priorité donnée aux voitures est un frein aux déplacements dits doux. Je dois avouer que je ne me suis pas remis des grillages qui bordent une certaine route départementale en Haute-Garonne (pas une autoroute !) pour empêcher de la traverser, ou de l’absence de trottoirs praticables dans la plupart des villes, qui rend dangereux des déplacement, en fauteuil ou avec des poussettes par exemple. Un grand chapeau à la ville de Muret pour montrer que l’inverse est possible ! Certains commerces sont aussi quasi inaccessibles sans voiture. Heureusement, il est possible de commander à distance !
Alors pour le moment, j’alterne covoiturage et SNCF (en train ou en car, d’ailleurs…). J’essaye d’arbitrer entre les désavantages du covoiturage et le gain financier et de temps que je peux avoir à y recourir.
Le vrai changement dans nos modes de déplacement arrivera peut-être avec les voitures autonomes, économes, respectueuses des vies mais aussi de l’environnement (donc ne fonctionnant pas au nucléaire). Mais, en attendant, je kifferais si la SNCF nous faisait vraiment rêver.
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