Elle est terrible, cette photo, reprise en Une des journaux ce matin. Je ne l’ai vu que tardivement, hier soir. Je suivais ce qu’il se passait à Manhattan via Twitter et n’avais pas vu les images. Je n’ai qu’un mot, « terrible ».
A l’heure actuelle, alors qu’il n’est pas encore décidé que Dominique Strauss-Kahn soit renvoyé devant un tribunal pour être jugé, la procédure étasunienne semble à la fois rapide, par rapport à la justice française, et lente, par rapport aux médias.
On n’est pas encore dans le parole contre parole de la procédure.
On a, d’un côté, le témoignage d’une victime, ou présumée, dont on ignore l’identité, le visage. On ne peut pas la réduire à son métier ou à son âge. Je comprends tout à fait qu’il faille la protéger, d’ailleurs, parce qu’il va ensuite lui falloir bien du courage pour à la fois résister à la procédure judiciaire et à la pression médiatique.
Et, de l’autre côté, on a une personne dont on connait l’identité, le visage, dont la vie va sortir sur la place publique… mais, et c’est le temps de la justice étasunienne, qui ne peut pas témoigner. On a donc seulement l’image d’un homme hagard, aux « traits tirés » (je l’ai vu écrit je ne sais combien de fois), pas rasé, dans un tribunal, dont on guette les moindres expressions sur le visage parce que c’est le seul moyen de le faire parler. Les photos sont terribles et doivent l’être pour sa famille, ses proches.
Parce que Dominique Strauss-Kahn est à la tête d’une institution internationale majeure, qu’il pouvait prétendre à la présidence française, ce procès a une audience mondiale. Si les faits sont avérés, il est probable que la peine sera exemplaire, et pas seulement pour le comté de Manhattan. La justice sera rendue au nom du peuple américain mais aussi pour le peuple mondial, parce que les violences contre les femmes sont un problème partout.
Depuis samedi, c’est sur Twitter qu’informations, contre-information et rumeurs se propagent, sont infirmées ou confirmées. Hier, au tribunal, les journalistes live-tweetaient. Les radios et les télévisions reprenaient les tweets, bien plus rapides que des dépêches.
Twitter a tenu, tient encore. Je n’ai pas vu la baleine qui symbolise les problèmes de serveur. Twitter montre une nouvelle fois, même si on s’en serait bien passé cette fois, qu’il est indispensable pour la couverture d’évènements mondiaux. C’est maintenant un des services fondamentaux du Net, au même titre que le mail.
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