Il y a quelques jours @denishirst a publié 11 raisons de suivre ses followers, sur Twitter. Du coup, je me demande si on ne va pas me demander s’il faut réellement suivre tous ses followers. Ma réponse est et reste toujours : non.
Bien sûr, les raisons de Denis sont toutes généreuses. Théoriquement, il a raison. Dire que « tout le monde mérite d’être lu et suivi » , c’est beau profondément humaniste. Mais cela ne peut qu’être théorique. Dans la pratique, ça ne fonctionne pas.
On ne peut pas lire tout le monde. Ce n’est pas possible. Sinon, il faudrait potentiellement lire l’ensemble des comptes présents sur Twitter. C’est comme lorsqu’on rentre dans une bibliothèque : on voudrait pouvoir lire tous les livres. On sait qu’ils nous apporteraient tous quelque chose. Mais il n’est pas possible de tout lire. Il faut faire des choix.
D’ailleurs, Denis écrit qu’il en fait :
Je ne pense pas que la timeline soit l’élément principal de suivi. Dans mon cas, elle me sert principalement à piocher les gens pour les placer dans des listes plus faciles à suivre.
Je fonctionne différemment. Lorsque je suis devant mon navigateur, je scroll la timeline. Cela nécessite qu’il n’y ait pas trop de tweets, ou pas pendant une longue période. Le « pas trop » est sans doute relatif.
Denis utilise des listes dans ses clients Twitter (Tweetdeck, Seesmic, ou quoi que ce soit). Mais il est possible de faire des listes, sur Twitter, sans suivre obligatoirement les comptes. Par exemple : les listes que je regarde de temps en temps. Ce n’est pas moi qui gère la majorité de ces listes. Ça augmente la possible sérendipité et c’est une veille collaborative.
Une autre raison de ne pas suivre tous les comptes, c’est que tous ne sont pas animés par des humains. Je n’ai rien contre les robots mais Google Reader ou Netvibes me semblent plus appropriés pour lire des flux RSS (quand il n’y a pas d’autre utilisation derrière), et les comptes qui répètent mille fois la même chose, tweetent le même lien commercial encore et encore ne m’intéressent pas.
De même, lorsqu’un compte Twitter est utilisé seulement pour nous tenir informé des checks sur Foursquare, je me désabonne. Ce sont peut-être de superbes lieux mais si vous ne dites pas autre chose que vous y êtes allé alors ça offre peu d’intérêt.
Une des choses très justes que dit Denis, c’est :
Vous ne réussirez peut-être pas à lire l’ensemble du flux de tweets des gens que vous suivez. Mais si vous ne les suivez pas, il est certain que vous ne pourrez pas les lire. C’est aussi courir le risque de passer à côté d’une information intéressante.
Ça me rappelle ce que Torley a écrit :
You can’t do anything with what you don’t have
Mais est-ce valable aussi pour les relations humaines ?
Nous sommes bientôt 7 milliards d’humains sur la Terre. Pouvons nous tous nous connaître ? Non. On ne peut qu’essayer de faire au mieux.
Il y a toujours le risque de passer à côté d’une information. Je préfère me dire que, de toute façon, ce sera le cas. Et ce n’est pas grave. Sur Twitter, les informations vont et viennent. Peut-être que l’information à côté de laquelle on est passé nous arrivera par d’autres voies, ou pas. Mais on ne peut pas tout le temps récolter des informations, il faut aussi prendre le temps de les utiliser, et donc faire le choix de ne pas tout connaître.
Je te rejoins sur le fait qu’il ne faut pas forcément suivre l’ensemble des comptes qui s’abonne à notre flux. Cela ne peut que nous faire récupérer des comptes spams et des robots.
Par contre, je reste convaincu qu’il est enrichissant de tendre l’oreille et de prendre la main aux utilisateurs motivés qui nous tendent la leur en nous suivant. Mais j’avoue être parfois utopiste :)
Amicalement