C’est le sujet de conversation du moment : les cendres issues de l’éruption du volcan Eyjafjöll empêchent des avions de voler. Nombre d’aéroports sont fermés en Europe. Qui n’a pas, parmi ses proches, ses collègues, des personnes qui ne peuvent pas rentrer, ou s’envoler vers d’autres contrées ?
Ça vire au scénario de film. Qui aurait pu imaginer un tel ciel européen il y a seulement une semaine ?
@bauvens : Un ciel sans aucune trace de condensation. Aucun vrombissement de réacteur. Du jamais vu en 50 ans. Merci #Eyjafjöll ! http://bit.ly/beZuaa
Pour se déplacer d’un point à l’autre de l’Europe, on compte maintenant en jours.
Pourtant, ce n’est pas vécu comme un retour dans le passé. Parce qu’il y a le Net.
Mine de rien, l’éruption Eyjafjöll est un évènement qui touche des centaines de millions de personnes. L’arrêt des transports aériens auraient pu un peu plus les isoler mais, au contraire, dans de nombreuses langues, sous de nombreuses latitudes, le volcan donne lieu à des plaisanteries, que le Net véhicule.
Bien sûr, cet évènement peut aussi être dramatique : voyageurs bloqués, dans l’impossibilité de rentrer, de reprendre le travail, de partir en vacances… Mais je n’ai pas lu que le volcan ait provoqué des morts. C’est une manifestation non-violente, écolo (moins de CO2 émis).
A nouveau, le Net, les forums, Twitter, Facebook, les commentaires sous les articles de presse en ligne permettent de s’organiser, d’obtenir des informations, se documenter, avoir une meilleure conscience, connaissance, compréhension, de ce qu’il se passe.
Mais, si Eyjafjöll n’est pas le nom d’une catastrophe comme les autres, c’est que l’absence de transport aérien n’entraine pas l’arrêt des échanges, des rencontres, des conversations. A nouveau, le Net est là : pour transmettre du son, des images, des mots. Des réunions peuvent avoir lieu, on peut suivre des retransmissions.
Je ne sais pas s’il y aura un avant un après-Eyjafjöll. Par contre, c’est un évènement inédit qui arrive à un moment exceptionnel :
- le Net n’a jamais été aussi développé, c’est un élément social majeur qui change notre perception du monde auquel nous avons accès ;
- la conscience de la nécessité de la réduction des émissions de gaz à effet de serre est maintenant partagée.
Sans ces deux éléments, je me dis que la suppression des vols aurait seulement été perçue comme une limitation à la mobilité. Au lieu de cela, l’éruption de l’Eyjafjöl est l’opportunité de nous interroger sur notre dépendance au transport aérien et à l’efficacité des outils du Net.