Le monde est petit : quand j’étais en centre d’appels, je me souviens avoir dépanné des personnes que je connaissais, parce qu’ils écrivaient dans la presse, ou qu’ils faisaient des trucs sur le Net. Bien sûr, dans ce cas là, on reste anonyme, un agent parmi d’autres. Une fois, j’ai eu une ancienne collègue. Ça, ça m’a fait rire. Là, pareil, je n’ai rien dit. Elle n’aurait pas aimé que je sache ce que, du coup, je savais.
Le monde des réseaux sociaux est encore plus petit. Quand on est derrière plusieurs comptes, il se peut qu’on retrouve des personnes, simultanément ou sur plusieurs années. Peut-être savent ils, reconnaissent ils quelque chose. Ou pas.
Il n’est pas toujours possible d’écrire différemment d’un compte à l’autre. Il y a quelques jours, une personne a reconnu un post que j’avais écrit. Elle avait reconnu mon style. Me connaissant, elle avait superposé ma voix dessus, même.
On croise des personnes avec des masques différents. On en reconnait, parfois, on est content de savoir ce qu’ils sont devenus. D’un compte à l’autre, on peut retrouver des personnes sur plusieurs années.
Parfois, derrière nos masques, on voit des gens vraiment sympas. Il y a des histoires qui se racontent, avec la marque, avec le compte, avec le CM (ou la CM) perçu(e) derrière.
Parfois, il n’y a pas de continuité d’un compte à l’autre. Parce qu’il n’y a pas de raison qu’il y en ait. C’est comme ça. C’est le lot d’être CM avec plusieurs visages.