« L’homme est la mesure de toute chose : de celles qui sont, du fait qu’elles sont ; de celles qui ne sont pas, du fait qu’elles ne sont pas. »
– Protagoras
Au début, était le klout. J’en ai déjà parlé sur ce blog, notamment pour mentionner que la polémique autour du vouvoiement sur Twitter avait servi celui de Laurent Joffrin. J’affiche le mien à droite de ce blog depuis quelques temps (et bien avant qu’il soit à 68 comme aujourd’hui). Comme Community Manager, le klout fait parti des éléments que je regarde pour la gestion d’un compte de marque. Il donne des indicateurs.
Puis, le week-end dernier, quelqu’un établit un classement d’un Top 100 de comptes français (ou francophones). Il manquait, au début, de nombreux comptes. Cela buzza, il y eut de nombreux correctifs. Il manque encore quelques comptes. (Je pense à @pocarles, par exemple, qui doit s’en moquer sans doute, mais qui reste francophone, sinon français, même s’il travaille depuis Miami cet été, il n’y a qu’à regarder ses photos pour s’en convaincre ;-))
En réponse, vint l’article Klout, vers la dictature de l’influence et un nombre important de discussions sur Twitter sur le bien fondé de Klout.
Et moi et moi et moi ?
Klout est une mesure. Elle peut être affinée, sans doute, mais, vraie ou fausse, c’est la même pour tous. C’est cela, avant tout, qui en fait l’intérêt. Avant de mesure l’influence ou le réseau, Klout mesure le klout d’un compte, et seulement cela.
Personne n’oblige personne à regarder son klout. Ce n’est pas parce que les Championnats du monde d’athlétisme vont commencer dans quelques jours que je considère qu’il y a une dictature de l’athlétisme. Je n’en veux pas aux athlètes d’avoir des performances que je ne pense même pas humainement atteignables. On n’est pas obligé de jouer. Tout comme personne n’oblige personne à optimiser son site pour Google.
Pourquoi regarder son klout (tout de même) ?
- Parce que cela peut être drôle. Oui, regarder/découvrir qui m’influence ou qui j’influence m’amuse. Je suis parfois totalement d’accord, parfois non. Mais si c’est un algorithme qui le dit… Idem sur les sujets d’influence. Il parait que je suis influent sur « snow » :D On verra cet hiver mais dommage, pour cet été, que je n’ai pas réussi à influencer le soleil :p
- Parce que cela peut être touchant. En effet on peut donner et recevoir du klout : d’autres personnes peuvent dire sur quoi on est influent. On sort de l’algorithme et on passe au côté humain. Un klout vaut mille mots :-) Je suis particulièrement ému que les points qu’on a pu me donner concerne le social média et le community management :-) (Merci Antoine, Kris, Carole, René !)
- Parce que Klout donne des conseils et que c’est toujours bon à prendre, qu’on les applique ou pas ;-)
- Parce que c’est un jeu, comme l’algo de Wikio, c’est toujours amusant de comprendre comment cela marche, ce qui peut l’influencer.
Pour les agences ou marques, c’est aussi un moyen (parmi d’autres, je ne dis pas que c’est le seul !) de repérer des comptes. Et c’est là qu’arrive la critique sur la dictature…
Kévin Legrand (connu sur Twitter comme Manoz) écrit :
Klout est entrain de former un petit groupe d’aristocrates du web adeptes du personal branling et tous médaillés dans les concours de « qui a la plus grosse ».
Avant, il y avait les barons pour les blogs. Tant qu’on ne m’oblige pas à suivre quelqu’un, à le lire, je dois avouer que cela me passe au dessus de la tête ;-)
Le klout n’étant qu’une mesure, je subodore que s’il existe une aristocratie, elle existait avant le klout et indépendamment de celui-ci. Est-elle indéboulonnable ?
C’est la question que pose justement Olivier Murat (sur Twitter : @MadeinYou):
si on sacralise la réflexion façon Klout, on risque de compliquer le process et finalement des marques et des entreprises auront plus de mal à éclore.
Sauf que… On joue avec les mêmes règles. Le klout se construit dans la durée. C’est toujours dur pour un outsider. Ce n’est pas la mesure qui changera cela.
Pour conclure, je retiens cette pertinente contribution de Marie-Laure Vie (que vous pouvez suivre sur Twitter) :
Klout ne mesure pas l’influence, mais la présence, ce qui n’est pas corrélé.
Mesurer la présence, ça me semble déjà pas si mal, notamment (surtout ?) pour une marque, mais ce n’est qu’une mesure ;-)
C’est un angle de vue assez intéressant et fort pertinent, comme assez souvent ;). Dans mon article d’ailleurs, je ne fais pas la chasse au score Klout, que je trouve intéressant. Intéressant oui en terme de présence, moins en tant qu’influence. Et justement, la « présence » est souvent plus facile à construire que « l’influence » (je sais je prends un raccourci mais je veux éviter le pavé). Ainsi pour prendre que Foursquare, autant une agence de com qui se géoloc pour devenir mayor de ses concurrents fait des parties des strat et des coups de com intéressant, autant un « influent » qui se géoloc uniquement dans ses restos préférés et des boîtes de nuit (par exemple) ouai…. joker !
Au final, je pense tout simplement que Klout est un bon outil de mesure, surtout de la présence (comme axé d’ailleurs dans mon article), mais parmi tant d’autres. Pas un maître étalon, pas non plus un outil de récompense de « celui qui a la plus grosse ». Et puis en s’améliorant, Klout pourra peut être me faire mentir sur de nombreux points.
Le concours de qui a la plus grosse était là bien avant Klout.
Faut toujours qu’il y en ait qui la ramènent, avec leur gros Klout, ou leur grosse caisse en IRL de toute façon.
Je suis d’accord avec toi pour le reste, c’est amusant de voir que je suis influente sur wordpress. Hmmm.
J’ai toujours su que tu avais un gros Klout.
Keep klouting ^-^
Les derniers changements de Klout ne me feront pas changer d’avis par rapport à l’article que j’ai écrit sur le sujet sur mon blog.
Il existe plusieurs Vincent BARBEROT, je suis le deuxième à m’être inscrit sur Viadeo par exemple, nous sommes trois sur ce réseau avec la même identité physique.
Taper « Vincent BARBEROT » dans Google, me concernant 9/10 : voilà pour ma présence
Taper « networkvb » dans Google, me concernant 10/10 : voilà pour ma présence.
Klout dans tout cela ? Taper « networkvb klout » ma présence sur le sujet ;-)
Comme j’ai eu l’occasion de le dire, ça flatte l’orgueil un moment, mais on se trompe de cible, professionnellement parlant.
Pour ceux qui veulent lire l’article de Vincent, c’est là : http://blog.networkvb.com/2011/03/scoring-e-reputation-klout-est-il.html
Pour le Klout : http://www.klout.com/Networkvb/
Je note, quand même que, même si tu n’es pas un inconditionnel de Klout, Vincent, tu as lié beaucoup de tes réseaux dessus ;-)
Sur Google aussi, si tu n’es pas actif, tu disparais de la première page. La disparition peut se faire plus lentement mais elle peut aussi exister aussi. Il existe d’autres Philippe Couzon et je les vois apparaître ou disparaître aussi au fil du temps.
Mais, plus que la présence, c’est peut-être la disponibilité qu’il faudrait prendre en compte ?
Oui Philippe, j’ai lié tous les réseaux où j’étais présents juste pour voir à quelle vitesse mon Klout va descendre ;-)
Sinon, concernant Google, je suis d’accord avec toi. Cela a varié dans le temps entre 7 et 10 liens sur la première page. Actuellement 8 et le premier lien, après Google+ toujours en premier, est Viadéo où je suis loin d’être très actif, et cela depuis un certains temps. Ca fait des mois que c’est comme cela. les deux autres liens sont 123people où je suis présent quand même, donc le seul lien qui ne me correspond pas est copaindavant, même si je suis tout de même présent sur cette plate-forme, mais passif.
Je suis d’accord avec toi sur la disponibilité, j’imagine que la complexité de l’algo en a refroidi plus d’un. Il faut être honnête, pour le buzz le quantitatif est plus fun que le qualitatif, a priori par rapport à ce que l’on peut constater dans les pratiques, notamment pour les valorisations.
Je suis d’accord avec ta dernière phrase.J’ai par contre un souci avec la mesure donnée (je peux d’autant parler que je suis bien classé dans Klout ET dans wikio) c’est qu’il suffit que tu aie deux ou trois potes qui retweetent tout ce que tu fais et ton compte monte plus que si ton lien est cliqué par 2000 personnes. Autre point: sur youtube, utilisé par Klout, si tu as une vidéo vue 40000 fois et pas commentée (parce que tu as fermé les coms) tu sera considéré comme moins influent que avec 100 vues et 3 commentaires…bref Klout est une mauvaise mesure.
Merci Philippe pour la citation. Tu notes à deux reprises dans ton article que klout est amusant, et je suis d’accord avec toi. Ce que Klout a compris c’est la gamification, un peu comme dans Foursquare. Gagner des points en fonction de sa présence, par la valorisation par ses pairs. Ça ne m’étonnerait pas qu’on voit aussi un système de badge se développer. C’est à la croisée des chemins entre la recommandation professionnelle et le jeu.