C’est étrange cette notion de « time line » pour désigner le flux d’information sur Twitter (sur Facebook, on parle d’ailleurs de newsfeed). Une time line, ça se remonte, ça se descend. Mais, quand on est sur Twitter, ce n’est pas – ou plus – ce qu’on fait. Moi, en tout cas.
Lorsque je recherche une information, j’accède directement à celle-ci, même en passant par Ctrl+F. Je ne remonte pas la timeline. J’accède directement à l’information et au flux en continu. C’est du « temps réel ».
Par « temps réel », on désigne, me semble-t-il, le présent, l’absence de temps justement. Il ne peut pas y avoir de temporalité s’il n’y a pas de passé, si la chronologie est réduite à des informations, fussent elles datées.
Quand on anime une communauté, on est dans le temps réel, dans cette absence de temporalité. Je ne sais pas si c’est commun à tous mais, quand je live-tweete, j’ai beaucoup plus de difficultés à me projeter ou à avoir la notion du temps. Je ne sais pas si c’est bien ou pas mais c’est lorsque je lâche prise, que je me laisse aller à ce présent que, il me semble, je live-tweete le mieux, que je suis le plus en phase avec la communauté animée. Or, paradoxalement, animer, c’est prévoir.
Pour un live-tweet, et encore plus s’il y a des animations intégrées, la préparation est primordiale :
- Pour savoir quelle sera la prochaine action. Savoir ce qu’on fera dans deux coups n’a pas d’importance car c’est trop tôt. Même si c’est 10 minutes plus tard. Par contre, savoir qu’il y a quelque chose de prévu, qu’on peut faire confiance au système mis en place, qu’on a accès aux bonnes informations, çà, oui, c’est important. On n’anime pas sans filet. Ce filet, ce système, ce sont soit ses propres procédures, roadmaps ou conducteurs, soient celles des partenaires, agences avec qui on les met en place.
- Pour intégrer les guidelines, la façon de réagir – ou pas – aux imprévus, pour pouvoir s’adapter, adapter le prévisionnel. Le live, par définition, c’est vivant !
L’animation live, me semble-t-il, ne peut bien fonctionner que si on est préparé, avec les outils adéquats. Je parle aussi bien du matériel que des logiciels ou procédures. L’équipe, elle, se forme avant, pendant. J’ai la chance de faire partie d’une bonne sur quelques projets :)
Reste que l’inconvénient du live, c’est de ne pas voir le temps passer. Que ce soit un jour, une semaine, un mois, les évènements s’enchainent, s’écrasent les uns les autres. Je parle pour l’opérationnel que je suis. Quand on se retourne, on a l’impression de n’avoir rien fait. On a déjà oublié. C’est pour cela qu’il vaut mieux se mettre d’accord sur les metrics avant, pour les relever au fur et à mesure. Qu’il est important de noter, baliser, mettre des croix blanches, screenshoter. Après, c’est plus dur de se souvenir, de retrouver les données. Si vous avez déjà essayé de retrouver des conversations sur Facebook ou Twitter, vous savez de quoi je parle ;-)
Dans la time line, il y a, me semble-t-il, ni temps ni ligne. C’est du présent, juste un point au milieu d’un monde qui bouge. C’est peut-être un ressenti personnel, je ne crois pas avoir jamais vu cela exprimé ainsi. Je suis curieux de savoir si, lorsque vous animez, vous êtes dans le même état, si vous avez un peu de temps ;-)
Analyse très intéressante, je suis d’accord avec toi sur la notion suivante : « temps réel = absence de passé et de futur, juste maintenant ».
Moi aussi quand je suis dans un live tweet je suis à ce que je fait et très rarement à autre chose.
Un tweet par minute ça demande de la concentration pour suivre la conférence, les réactions sur Twitter et le fil de ses pensées.
Merci pour cette réflexion qui vient alimenter la mienne. ;-)
Pierre
Pas de quoi ;-)