Il y a quelques jours, Dix-Katre titrait que pour 100 000 fans, t’as plus rien. Etrangement, ce chiffre de 100 000, c’est aussi celui qui m’avait donné @fetard, lors d’un twapéro : le bruit circule dans le milieu du marketing qu’en deçà de 100 000 cibles potentielles sur Facebook, la publicité sur ce réseau ne sert à rien.
Je trouve ça absurde… et contredit par ce que je constate.
Tiny means quality.
La boulangerie, celle de mon/votre quartier, en bas de chez moi/vous, qui fait du si bon pain n’a pas besoin d’avoir 100 000 fans. Il serait même emmerdé, le boulanger, s’il avait 100 000 baguettes à faire tous les matins.
Il connait ses clients (ma boulangère, je vous assure, met un point d’honneur à savoir ce que vous voulez avant que vous le formuliez, à connaître vos petites habitudes, sa mémoire est le meilleur outil CRM que je connaisse !). Par contre, quand il teste un nouveau produit, il aime bien savoir si ça plait, si on aime ou pas, notamment ses préparations spéciales apéro ;-)
Faire de la publicité, donc, mais de manière ciblée, à la bonne échelle. Inutile, pour lui de faire de la pub à 50 kilomètres de là. Ces clients ou futurs clients ne sont pas là-bas.
Facebook répond en partie à cela puisqu’il permet de cibler la ville où l’on souhaite la publicité. Mais aussi le sexe, l’âge, les centres d’intérêt… Le flyer papier n’est pas aussi précis.
Faire de la pub sur Facebook, ça peut donner quoi ?
Certains ont remarqué que je faisais de la pub sur Facebook. Le test arrive à sa fin. Je ne sais pas si cela se fait mais je vous livre mes chiffres.
Les paramètres d’abord. La publicité vise les personnes :
- qui habitent dans le pays suivant : France
- entre 25 et 60 ans inclus
- dont les amis sont déjà connectés à @pcouzon (Philippe Couzon)
Pas d’autres préférences mises.
Pourquoi cette tranche d’âge ? Je l’ai fait en pensant toucher la population active. Ce n’était pas forcément utile, dans mon cas.
Pourquoi les personnes déjà fans et leurs amis ? Deux raisons :
- Pour les personnes déjà fans, cela permettait de me remettre éventuellement dans leur flux d’actualité ;
- Pour les amis, cela leur permettait de voir que quelqu’un qu’ils connaissaient était déjà fan.
Après presque un mois, la publicité a été imprimée 125 443 fois. Je comprends que certains aient eu l’impression que je les harcelais ! Dans 40,5% des cas il était indiqué qui était l’ami déjà fan. Il y a eu 102 clics. Le nombre de clics est donc très faible par rapport au nombre d’impressions… mais le coût est sur le clic. Facebook m’indique qu’onze personnes sont devenues fans après avoir cliqué. C’est faible, cela peut le paraître. Mais :
- Avec un coût par clic moyen de 0,26€, cela me fait une campagne à 26,96€.
- Au départ, il n’y avait que 20 fans (rien à voir avec les 2683 followers du compte Twitter :D) et maintenant 46.
- Lorsqu’une personne devient fan d’une Page, cela peut s’afficher sur son mur et donc toucher d’autres personnes. Facebook ne le prend pas en compte (et c’est tant mieux pour le coût de la pub) mais cela explique, pour moi, l’augmentation du nombre de personnes qui se sont abonnées.
Je connais la grande majorité des personnes qui ont cliqué sur le bouton like. Nous nous suivons sur Twitter, parfois sommes en contacts sur Facebook ou ailleurs. Cette campagne là m’a donc permis de faire connaître cette nouvelle Page facebook sans spammer le wall de mon profil personnel ou mon compte Twitter .
Le ratio impressions / fans
Là où je suis content, c’est que le nombre d’impressions de chaque item (ou « entité » ou node comme m’ont dit les gars de Tumbup récemment :)) sur le mur reste pour le moment un multiple du nombre de fans. C’est un indice important. Lorsqu’on va sur Facebook, on affiche généralement plusieurs fois une même information et on peut aussi voir une info grâce à un commentaire ou un like d’une autre personne.
Lorsque le nombre de fans d’une Page grossit, l’engagement se perd. Les gens ne voient plus le flux s’afficher, soit parce qu’ils n’ont pas d’interaction avec la Page, soit parce qu’ils l’ont caché.
Ainsi, la Page Je ne peux pas vivre sans musique a plus d’un million cinq cent milles fans. Lors du Start Up Week-End Paris, Maxime Guedj son créateur, qui a pitché le projet « t’écoute quoi », nous a dit en plénière que, lorsqu’il poste, il y a 500 000 impressions. J’ai eu l’occasion de discuter avec Maxime (si vous ne le connaissez pas cliquez écouter son interview par Frenchweb) et je lui ai dit que c’était peu :p C’est énorme en numérique mais c’est faible en ration impressions / fans. Bon, ça reste énorme quand même, hein, je serai heureux d’animer une communauté aussi importante ;-)
Il me semble qu’il est plus facile d’avoir un ratio impressions / fans important lorsqu’on est dans le local, tout simplement parce qu’on est plus concerné et qu’il y a donc plus d’interactions. Il faudrait pouvoir vérifier cette intuition par des chiffres.
Tout ça pour en venir où ?
Les réseaux sociaux favorisent d’abord les petites entités. Ce sont les petites communautés qui sont les plus dynamiques.
C’est comme en matière économique, ce sont les grandes entreprises qu’on voit dans les médias mais ce sont les artisans, TPE et PME qui forment le véritable tissu économique ;-)
En résumé :
- Faire de la publicité sur Facebook me semble particulièrement pertinent pour les petits structures, parce qu’elle peut être très ciblée.
- L’important, ce n’est pas le nombre de fans mais ce que l’expérience qu’ils vont vivre, la communauté qu’ils vont former et ce qu’ils vont produire (discussions, réflexions, remontées d’informations, co-création, etc.).
Chose importante : ma remarque ne portait que sur des campagnes pour des marques à envergure nationale et donc à portée nationale également :)