Je parle, évidemment, de l’expression. En vérité, la plupart de nous travaillons à distance. Il n’est guère que les plombiers, maçons, ramoneurs (quoi qu’ils usent de manches télescopiques), personnels d’entretiens, et sans doute quelques autres qui exécutent leurs tâches (oui, même le personnel d’entretien, un accent circonflexe peut tout changer, mais je m’égare) sur place. Imagine-t-on un garagiste déplacer son garage dans le votre ? Ou les couturières de Diesel venir dans votre dressing pour coudre votre jean ?
Il est fort probable que vous télé-travaillez. Les entreprises, comme les usines, ne sont que des formes particulières d’espace de coworking. Il est amusant, du coup, de voir, du coup, que ces espaces s’opposent au travail nomade. Alors, qu’après tout, ce sont elles qui ont initié cela.
Il y a 10/15 ans, lorsqu’on parlait de « télétravail », dans la plupart des cas, il s’agissait pour les salariés de travailler chez eux. A l’époque, on travaillait surtout sur des ordinateurs fixes, difficilement transportables. Mais, maintenant, avec les smartphones, tablettes, netbooks, portables, ajoutés au développement de la 3G et le développement de l’accès au Wifi, on n’est pas obligé de travailler de chez soi.
On trouve de plus en plus d’espaces de coworking (je ne parle pas de centres d’affaires, mais d’espace comme l’office nomads). Il est intéressant qu’ils se développent en même temps que le web 2.0. Dans les médias sociaux, on remet l’utilisateur final au centre et c’est un peu la même chose en passant du travail en poste fixe au travail nomade : on se préoccupe plus de la finalité que du lieu. Cela n’empêche pas de réfléchir à l’organisation.
Parler de « télétravail » ne me semble donc pas pertinent pour réfléchir au travail nomade, à la façon dont les travailleurs qui utilisent le web peuvent produire. Dans les entreprises, les open spaces ont sans doute permis d’avancer vers cela : en supprimant les postes attitré, par exemple, on donne de fait la possibilité que les stations quitte un jour ou l’autre l’enceinte des entreprises.
Il reste, cependant, beaucoup de chemin à parcourir pour que les entreprises s’y mettent plus. Les partenaires sociaux n’y sont pas forcément prêts partout, pour plein de raisons : comment gérer le temps connecté / déconnecté ? comment séparer les temps salariés et non salariés ? Comment faire pour que les obligations des uns et des autres soient respectés ? Après tout, le rapport contractuel lie l’employeur et le salarié, par le producteur et le client…
Pourtant les avantages sont importants, notamment la réduction du temps de transport (eh oui : être travailleur nomade permet aussi de moins se déplacer, alors qu’un travailleur non-nomade peut passer plusieurs heures par jours dans les bouchons ou transports…), et donc du stress, des espaces loués…
Bref, tout cela pour dire que je préfère la notion de « travail nomade » à celle de « télétravail ». Et, un jour, on dira juste « travail » parce que ce sera totalement entré dans la normalité ;-)
Le travail en mobilité est pour moi une évidence, d’autant que je passe 2H par jour dans ma voiture, qui seraient bien plus productives (et moins polluantes) si je ne devais pas me rendre au bureau.
Je suis consciente que cela n’est pas évident pour tout le monde : question de caractère (savoir bien gérer son temps, être autonome, savoir séparer vie privée/travail, ne pas avoir un besoin impérieux de la machine à café tous les jours et de la causette dans le bureau voisin), et de confiance ( car il y a toujours des petits malins qui en profitent..), qui va pourtant de soi quand on est suffisamment motivé par son travail et surtout sa mission.
Et pourtant, une fois tout cela intégré, la flexibilité que donne le travail en mobilité serait un vrai bonheur pour la mère de famille que je suis qui pourrait s’organiser beaucoup mieux… si son entreprise acceptait le travail nomade un ou deux jours dans la semaine. Hélas, beaucoup de chemin reste à faire du côté des managers comme des travailleurs !
La solution idéale est la tienne : entrepreneur, c’est toi qui décides de ta façon de travailler et je rêve de faire comme toi…
Idéale, je ne sais pas. C’est celle qui *me* correspond le mieux actuellement ;-)
Par contre, si tu penses que c’est ce qui te correspond, quand est-ce que tu commences ? ;-)
Je ne peux encore rien te dire mais….:-)