Fin de journée, je traverse une partie de la vallée, traverse deux quartiers identifiés comme tels, deux résidences en fait.
Des enfants et parents m’interpellent dans la rue, dans le square, on discute. Amusant de voir que nous ne nous sommes quittés qu’il y a une heure ou deux mais que, pour eux, cela fait déjà très longtemps, qu’ils ont déjà fait plein de choses depuis.
Les arbres sont en fleur. Depuis une semaine, j’observe les bourgeons se transformer doucement en feuilles, sur les arbres de la cour de l’école.
Le soleil descend sur les collines d’en face, de l’autre côté du fleuve. L’air est doux.
Sur le chantier voisin, la grue a été en partie démontée dans la journée. Il ne reste que la colonne principale. Je suppose que, demain soir, elle aura complètement disparu. Des enfants et moi avons pu assister en partie au démontage, pendant que nous allions du Centre au bois où l’on peut faire des cabanes. C’était intéressant :-)
Je m’étais habitué à la présence de cette grue, un repère au milieu des toits. Il y avait là, avant, une résidence, c’est maintenant un parking à plusieurs niveaux qui ouvrira dans quelques mois. Signe des temps ?
Dehors, la luminosité du jour change. Mais, à l’intérieur, l’écran de l’ordinateur a toujours le même éclat, quelle que soit la saison ou l’heure. Avec l’écran, c’est un autre environnement qui s’invite dans mon champ de conscience. Ce n’est pas la vallée, pas seulement en tout cas. Ce sont plein d’environnements différents, en fait.
Un coup de fil me ramène à la réalité. Mais pourquoi dire que cela me « ramène à la réalité » ? Par écran, par téléphone, par visu, tout est une seule et même réalité, tout est une seule et même vie, non ?