J’ai reçu aujourd’hui un questionnaire envoyé par Techtoc.tv à l’occasion du VirtualWorldsCamp. La célèbre webtv communautaire et participative sera présente de 14h à 17h, vendredi, à La Cantine – et peut-être sur l’île du MetaLab? ;-)) – pour réaliser des interviews.
Je ne serai pas présent à ce moment là, ni InWorld, ni à Paris. Mais les questions me semblent intéressantes.. Alors j’y réponds ;-)
* Quelle est votre vision des mondes virtuels et du web 3D ?
Une vision en 4D, déjà :p
Les mondes persistants sont des mondes qui évoluent. Un monde comme Second Life est un monde créé en très grande partie par ses utilisateurs, en permanence. Sans le temps, tout ne serait qu’à l’état de primitives.
Philosophiquement, je ne crois pas qu’il y ait quelque chose de nouveau depuis l’invention du langage. Mots ou octets, on reste dans l’ajout de données, de descriptions du monde. Techniquement et pratiquement, c’est autre chose. La facilité et le nombre de données auxquelles on peut avoir accès, que ce soit dans un monde virtuel ou dans un monde immergé dans l’accès aux informations, deviennent vertigineux.
En cela, les mondes virtuels, parce qu’ils sont déjà pensés au départ pour l’accès à l’information, préfigurent ce que peut nous apporter l’internet des objets.
* En quoi pensez vous que ces nouvelles technologies et ces nouveaux usages vont changer notre vie de tous les jours ?
« Vont changer » ? Pourquoi parler au futur? Et puis, globalement, le changement pour le changement, bof bof bof comme concept ;-) La bonne question me semble être : en quoi nouveaux usages et technologies améliorent notre vie ? Si c’est pour nous compliquer la vie, autant abandonner web 3D et mondes virtuels ;-)
D’abord, la téléprésence, la collaboration en ligne, le cloud computing, l’accès aux données de partout depuis partout (ou presque ;-)). Ça, c’est une modification majeure. Mais ce n’est pas juste le web3D, ou les mondes synthétiques, c’est tout simplement le web.
C’est la possibilité de ne plus avoir à se déplacer physiquement dans un lieu. C’est moins de temps passé dans les bouchons, dans les transports en commun, c ‘est moins de temps perdu. Et c’est moins de CO2 rejeté dans l’atmosphère, aussi.
L’avantage est grand pour l’individu, mais aussi, ensuite, pour les collectifs. On peut partager des informations, des expériences, des ressources, un espace. L’information circule plus vite que jamais. Une meilleure organisation, du temps gagné, plus d’efficacité… c’est bon pour les comptes bancaires de tout le monde :-)
Et puis, enfin, c’est plus d’intelligence collective et individuelle. Prenons un lieu. Avant, sans les nouvelles technologies, pour avoir accès à des informations pertinentes sur lui, soit je devais les avoir étudié, soit les connaître par ouï-dire. Le nombre de personnes pouvant donc connaître, dans un temps court, des infos sur un lieu sont restreintes. Mais, si on accède à des informations – photos, dessins, peintures, références encyclopédiques, commentaires, reportages, historiques -, qu’on peut en créer et les partager, chacun peut avoir une meilleure connaissance de ce lieu.
Mais, il y a sans doute un gros corolaire, un gros changement, un gros risque : l’effacement, peu à peu, octet après octet, de la vie privée. Jusqu’où sommes nous prêts à aller ?
* Avez vous des exemples concrets à citer de ces applications ?
- Le télétravail.
- La réalité mixte, les conférences sur Second Life, le fait de se promener à plusieurs dans un même endroit inSL, les campus…
- Tomtom, les smartphones, puisque nous sommes à quelques heures de la présentation, avec par exemple Culture Clic ou les taguages sur Flickr, la géolocalisation, la Wikipédia…. et caetera et caetera et caetera…
Et deux exemples pour le corolaire : Facebook et Google.
Et vous, qu’en pensez-vous ? ;-)