Lorsque tu te promènes en touriste, tu profites du lieu, tu ne fais rien pour l’améliorer, tu le prends en photo et le considère comme un tout cohérent, définitif. Tu ramènes des souvenirs et tu pourras dire dans 2 mois, 1 an, 10 ans, « j’ai fait le Touristan, c’était comme ça et les gens sont comme ça ». Alors, soyons clairs : tu n’as rien fait. Ce sont les gens qui y vivent qui font cette ville, ce pays, cette région. Et arrête d’essentialiser les gens.
Mais, l’état de touriste est agréable. Cela permet de se connecter à l’instant présent, au lieu, sans être dans un tourbillon de projets.
Avec la diminution drastique nécessaire de la consommation d’énergie fossile, jouer au touriste après des heures d’avion ou de route n’a pas de sens. Il est beaucoup plus facile de jouer au touriste chez soi. De s’arrêter. De redécouvrir son lieu sans autre projet, sans autre intention que de le découvrir, de l’observer, de le prendre en état, sans enjeu. En « pleine conscience« , même si je ne suis pas sûr de tout ce que signifie et implique cette expression.
Tu te retrouves alors avec les mêmes effets à flâner au marché Saint-Aubin, à Toulouse, à y prendre un café, que si tu avais assisté au passage d’un train sur le ตลาดรถไฟ (marché sur la voie ferrée) de Mae Klong / Samut Songkhram. Mais sans avoir à parcourir les 12 000km qui séparent la France (si j’en crois TweetsMap, il est probable que tu sois en France) de Bangkok. Si tu veux t’édifier, à d’autres moments, tu pourras trouver plein de vidéos sur Mae Klong. Ou même prendre le temps de lire dessus. Mais, d’abord, prends une seconde tasse de café en regardant les gens s’affairer entre les étales, à sélectionner leurs fruits, légumes, épices.
Alors, quand est-ce que tu joues au touriste chez toi et que tu nous fais rêver avec des photos sur Insta ?