Il me reste « 11235 days 22 hours 34 minutes 23 seconds » à vivre, selon l’application Death Clock que j’utilise sur mon navigateur, au moment où j’écris ces lignes. Elle se base sur les statistiques d’espérance de vie. Si je meurs avant, pas de bol. Si je meurs après, chance. Mais, chaque fois que j’ouvre un onglet, pour aller sur n’importe quel site, j’ai ce gentil rappel : « Make them count! »
11235 days 22 hours 29 minutes 35 seconds. Je sais que cela peut être moins. Ou plus.
11235 days 22 hours 26 minutes 25 seconds. Cela oblige à se poser la question : est-ce que ce que je vais faire est utile ? Mais, peut-être que, si j’ai ouvert allumé un ordinateur et ouvert un butineur, est-il trop tard ?
11235 days 22 hours 21 minutes 34 seconds. J’ai écrit « butineur », à l’ancienne. Comme avant, dans les premières années de découverte de l’Internet (de l’…. pas d’…). Parce que je viens de cette période où on se posait beaucoup moins de questions sur ce qu’on publiait. On écrivait parce qu’on avait envie d’écrire. On faisait des choses parce qu’on voulait les faire. On ne réfléchissait pas toujours aux conséquences. Parfois, cela permettait d’échanger, rencontrer des personnes, créer des liens, ouvrir des portes et des cœurs. Parfois non. Je suis nostalgique de cette période. De cette période d’avant Zend. Avant Dotclear, WordPress, Nuke. Avant. Je radote. J’ai déjà dû le dire. Que veux-tu…. Il me reste 11235 days 22 hours 2 minutes 50 seconds.
C’est un peu plus de 11 000 jours, c’est moins que ce que j’ai déjà vécu. Et j’ai l’impression de n’avoir rien vécu. Alors, finalement, ce n’est pas beaucoup. Même si c’est bien au delà de ce que la crise climatique nous permet de prévoir. Je ne verrai pas non plus le moteur de Zefram Cochrane (t’as la ref ?).
Gary Vaynerchuk dit souvent que le plus simple pour créer du contenu est de documenter. C’est ce que je faisais, ce que j’ai fait, parfois régulièrement, parfois non. C’est ce que font les journalistes. Je pense à David Dufresne. Sur les violences policières, il a ajouté la constance.
Je ne suis pas journaliste. Ou je ne l’ai pas encore été. Ce sont d’autres choses que je documente, à partir de là où je suis. C’est ce qui m’intéresse. Parfois ça touche, parfois non.
Je me sens en lien avec Davduf pour une autre raison : la Rafale s’est enrayée au moment où j’arrivais sur le web. Il avait inspiré de nombreux webzineurs, qui avaient tenté de reprendre le flambeau. Bien avant Publius. Bien avant que Davduf laisse la place à David Dufresne sur Twitter.
Mais, là aussi, je radote. On finit toujours par radoter, à la longue, quand on parle du passé au lieu de documenter le présent. C’est pour sans doute cela aussi que la constance de David Dufresne et Gary Vaynerchuck, chacun dans leur domaine, inspire le respect.
J’aimerais aussi arriver à cette constance, parce que c’est un challenge sur lequel j’échoue depuis longtemps, malgré mes quelques milliers de tentatives. Alors je vais profiter qu’il me reste 11234 days 21 hours 13 minutes 57 seconds pour recommencer ici.
Blog à l’ancienne. https://t.co/B5XXacqpOj
— Philippe Couzon Ⓥ* (@pcouzon) October 26, 2019