Je me souviens que, lorsque James Cameron, annonça qu’il allait tourner un film du nom d’Avatar les rumeurs allèrent bon train au sein de la communauté esselienne. N’allait il pas faire un film qui allait, encore une fois, dévaloriser Second Life? Comment allait il parler de « la » communauté?
Puis vinrent les premières (belles) images du film, des infos sur le synopsis, le scénario. Le film Avatar de Cameron n’avait pas grand chose à voir avec Second Life. On peut, d’ailleurs, se demander pourquoi le nom d’ « avatar » a été gardé. Un avatar est la représentation d’un dieu ou d’un internaute (ce n’est pas la même chose ;-)). Là, il s’agit d’un corps, pas d’un avatar.
J’ai été voir le film le week-end dernier, parce qu’il était attendu, que je voulais me faire mon opinion dessus. Je voulais comprendre la relative absence d’enthousiasme autour du film dans ma time-line Twitter, chez les blogueurs que je peux lire.
J’ai été voir Avatar et j’ai été déçu. Ce film est la preuve qu’on peut dépenser des sommes colossales en effets spéciaux, en technique, et ne pas arriver à faire un film digne de ce nom, un film qui raconte une histoire.
La 3D, d’abord.
J’avais écouté les critiques du Masque et la Plume. Ils disaient que, grâce à la 3D, Avatar nous plongeait dans la jungle de Pandora. Bof. Je n’ai en rien vu l’avantage de la 3D sur la 2D.
Attention, je ne parle pas de la qualité des images de synthèse. Celle-là est bien réelle, mais c’est quand même fou que la meilleure utilisation de la 3D soit la publicité pour des bonbons avant le film! Une simple raison à cela: Cameron, comme bien d’autres, d’ailleurs, utilise la 3D pour donner de la profondeur à l’écran.
Pourquoi n’est ce pas le relief devant l’écran qui est utilisée? Pour Avatar, me semble-t-il, l’utilisation de la 3D n’offre pas vraiment d’intérêt.
Le scénario, ensuite.
Il n’y a pas vraiment d’originalité. Il n’y a qu’à voir la liste de références que les wikipédistes ont trouvé en français ou en anglais. Ou ce simple fake de correction du scénario de Pocahontas (via @Gzav). James Cameron n’a pas créé de mythe. On parle de space opera mais quand on le compare avec les épisodes de Star wars l’espace est immense…
Pour faire un film qui fasse référence, il me semble qu’il manque, par exemple, des personnages secondaires auxquels on puisse s’attacher. Le Roi Lion n’aurait rien été sans Timon et Pumbaa, ou Star Wars sans les R2D2, 6-PO, Chewbacca…
Mais, pire encore, les caractères ne sont pas fouillés, y compris ceux des personnages principaux. On a beaucoup glosé sur la clope de la scientifique Grace Augustine. Mais, franchement, je préfèrerai savoir pourquoi elle joue au basket lorsqu’elle devient une na’vi.
Ou alors qu’on m’explique pourquoi les enfants de la tribu autochtone n’apparaissent que lorsqu’ils sont scolarisés chez les colons. N’ont ils pas une existence dans la forêt?
Pour moi, il y a un gros manque narratif.
Le parallèle avec le Role Play.
Cependant, Avatar aurait pu être un bon film sur le Role Play. Cette manière de se glisser dans la peau d’un personnage, ça ressemble à ce que l’on peut trouver sur Second Life, WOW, Dofus ou d’autres RPG – y compris le manque de sommeil ;-) Mais, là, Jake Sully ne joue pas un rôle et humains et na’vis sont dans le même monde.
Je me trompe peut-être totalement. Le film est déjà nommé pour obtenir plein de distinctions. Le nombre de spectateurs est impressionnant… Mais je ne comprends vraiment pas pourquoi il y a un tel engouement, un tel buzz autour d’Avatar.
Et vous, qu’en avez vous pensé?
Enfin une critique qui n’encense pas un film dont tout le monde dite le plus grand bien.
A croire que Cameron sait magnifiquement caresser son public dans le sens du poil..
Je n’ai personnellement pas vu le film. J’espère qu’il sera encore à l’affiche la semaine prochaine à vienne. Du coup j’hésite 3D ou 2D ?
Je suppose que pour pouvoir se faire un avis, il faut tout de même le voir en 3D…
Moi je l’ai trouvé creux mais beau :) très beau même, je pense qu’il faut le voir rien que pour la qualité des images et la beauté de pandora.
Perso pour moi faut avoir une ame d’enfant pour s’émerveiller avec des yeux d’adultes, l’émotion retombe vite. Il faut accepter d’y aller dans cette optique là pour passer un bon momment. Mais il faut avouer qu’avec le temps, la beauté des images s’effacent et le scenario nous laisse pas un souvenir impérissable c’est le moins que l’on puisse dire… Toutefois c’est dommage car il semble qu’il manque pas grand chose pour que le film soit une chef d’oeuvre. La mise en place d’un monde imaginaire propre à la sf est là. Mais l’analyse à la virtualité, un contexte socio économico politco écologique plus poussé, une civilisation plus étudiée et un scénario moins linéaire aurait bien aidé. Gageons qu’une suite pour étudier plus en detail ce monde qui ne demande qu’à l’être. Je pense aussi que Cameron vu l’argent mis en jeu pour le film n’a voulu prendre aucun risque scénaristique et appliquer les bonnes recettes qui marchent pour faire un succès populaire.
Avatar, très bon film, très grand public, très bon marketing, très bon graphisme, très, très … !
Mais que vaut ce film s’il est mis en perspective dans l’histoire de la Science Fiction ?
Pour répondre à cette question, il faut sans faute visionner une superbe rétrospective-sondage trouvée sur Pnyx: Trx314 y a réalisé une sélection des 40 meilleurs films de Science Fiction des 50 dernières années, avec 5 montages vidéo très dynamiques ! Une video par décennie depuis 1960, et la dernière, 2000-2009, se termine bien-sür par … Avatar.
C’est sur YouTube ou sur Pnyx, avec les mots-clés » 50 ans de SF « .
Pour la première video: http://www.youtube.com/watch?v=Gwq3EsadEFo et http://www.pnyx.com/fr_fr/tags/50-ans-de-science-fiction/
Un must pour les fans de Sci-Fi ! Et en plus, on peut faire son propre Best-Off ! Où va se placer Avatar ?
Un film révolutionnaire qui fera certainement date dans l’histoire du cinéma. Tout comme l’odysée de l’espace l’a fait, Avatar révolutionne la science-fiction mais marque également un nouveau départ pour la cinématographie. Sur ce, avatar est un petit bijoux qu’il faut savoir apprécier tel un voyageur qui découvre de nouveau paysage. Je conçois que ceux qui ne savent ( malheureusement ) pas se transporter, puissent trouver le film décevant, le scénario est certes classique. La morale est également un peu trop poussée. Seulement on ne peut qu’oublier ces 2 lacunes devant tant de beauté visuelle. Un moment féérique.