Lire et apprendre
J’ai commencé de lire Sapiens, de Yuval Noah Harari. C’est parfois très surprenant. Par certains côtés, il me rappelle le zoo humain, de Desmond Morris. L’auteur compare, dans un passage, l’homme moderne et l’homme préhistorique.
Notre aïeul(e) était plus intelligent(e) que nous, individuellement, avait une plus grande capacité à apprendre et s’adapter. Collectivement, par contre, nous avons maintenant plus de connaissances.
Au lieu que la connaissance soit incarnée par des humains, nous en avons délégué une grande partie à un tiers : les mots. La connaissance est véhiculée par les mots, les concepts, indépendamment des Sapiens.
Ecrire / parler / partager
Je peux retrouver la chose à partir d’un mot. Je peux ainsi transmettre et recevoir des connaissances, des parcelles d’informations. Je peux participer à une grande entreprise, sans avoir l’idée d’ensemble, grâce aux mots. On peut construire des routes, des ponts, des lignes à grande vitesses, des satellites, à plusieurs milliers de personnes, grâce aux mots. Il n’y a pas besoin de savoir comment fonctionne une centrale nucléaire en détail si on est juste en charge d’un fusible. Les mots ne sont pas inclus dans le nombre de Dunbar. On peut être 2 milliards de personnes à utiliser facebook grâce aux mots.
L’utilisation de mots repose aussi largement sur la confiance qu’on a dans les individus de notre espèce, ou au moins de ceux avec qui nous partageons le même langage. La confiance est dans le sens que nous donnons aux mots mais aussi dans les informations que nous échangeons.
Recommencer
Je considère que je ne communique pas assez, pas avec tout le monde. Par manque de temps. Pourtant, ceux avec qui je travaille tous les jours (et parfois quelques nuits) savent que je délègue beaucoup de choses aux mots. Ils sont nos assistants virtuels avant même l’invention de l’Intelligence Artificielle. Mais, malgré toute la technologie dont nous disposons, nous pêchons encore sur le partage de l’information. C’est encore quelque chose de nouveau dans l’histoire de l’humanité.
Les interviews que j’avais faits à Web In Alps en 2013 montraient bien que c’était la connaissance qui était centrale. Il faudrait réactualiser cela mais cela ne me semble pas avoir tellement changé, même avec la 4G, la fibre, le dernier iPhone, le dernier Samsung.
Découvrir
Partager de l’information nécessite de prendre du temps, avec des groupes ou des individus changeants. Sinon cela n’est plus efficace. La même information circule et tourne en rond. C’est pour cela que des déjeuners ou des meetups sont importants, pour sortir de cela. Mais cela peut aussi se faire dans des couloirs, en prenant le temps de discuter avec des collègues. Ouvrir une discussion, c’est ouvrir des possibles 😉