Dans cette campagne présidentielle aux multiples rebondissements, il s’est passé quelque chose d’étrange mercredi : Benoît Hamon, qui chute dans les sondages concernant les intentions de vote, a demandé à Jean-Luc Mélenchon de le rejoindre, alors que les intentions de vote le concernant augmentent. Sur YouTube, Osons causer montre combien c’est absurde.
Au 1er tour, si Hamon se désistait, tous les votes ne se reporteraient pas forcément sur Mélenchon. Il est probable que, sans candidat du Parti socialiste, un pourcentage important d’électeurs se reporterait sur Emmanuel Macron. Au second tour, dans l’hypothèse où Mélenchon ou Hamon se retrouvaient face à Marine Lepen, je ne suis pas sûr pour le moment que les électeurs de droite ou de Macron se reporteraient plus sur eux. Une abstention forte amènerait alors à l’élection de la dirigeante frontiste. Est-ce à dire que le vote utile pour la gauche devrait alors être de voter Macron, reprenant alors les argumentations de Valls, Bayrou, Cohn-Bendit ?
J’ai toujours considéré que le premier tour d’une élection devait être un choix positif. Là, le problème, c’est qu’il y a déjà eu un pré-tour avec les 3 primaires. Les dynamiques sont du coup totalement différentes. Au passage, mentionnons que Yannick Jadot, qui a emporté la primaire écologiste, a rejoint Hamon après un nouveau vote des électeurs de la primaire. Ça change de ce qu’il peut se passer au Parti socialiste.
Bref, il y a quelque chose de brouillon dans la campagne de Benoît Hamon. Son parti ne le soutient pas, les candidats socialistes aux législatives sont déjà investis et se retrouveraient sans difficulté dans une majorité présidentielle si Macron était élu. Et je ne sais toujours pas pour qui voter.