L’artiste Rihanna a vu son compte Instagram suspendu. En cause sans doute : au moins une photo d’un shooting pour le magazine Lui où elle est seins nus. Il ne faut pas aller loin dans les conditions d’utilisation pour voir ce qui ne va pas :
2. You may not post violent, nude, partially nude, discriminatory, unlawful, infringing, hateful, pornographic or sexually suggestive photos or other content via the Service.
Il n’y a pas à se demander si les photos étaient explicites ou pas, provocatrices ou pas, Rihanna était partiellement nue, ça suffit. Instagram ne fait qu’appliquer ses règles. On peut imaginer que si Instagram laissait faire, Rihanna ne serait plus la seule à poser à demi-nue. Ce n’est pas une question de moralité mais de respect des règles. Vous voulez poser nu ? Alors ce n’est pas sur Instagram qu’il faut le faire, c’est assez simple !
Mais, si j’écris ce billet, c’est que, du coup, nombre de journaux – se reprenant les uns les autres – parlent de censure. Ainsi, Jerome Vermelin pose la question dans Métro : « son compte Instagram était-il trop vulgaire ? » Le journaliste parle de « l’impudeur des photos de la chanteuse ». On est clairement dans la morale. Alors que c’est simple : les seins nus s’apparentent a une nudité partielle. Instagram a demandé le retrait de la photo, l’artiste a refusé. Rappelons que les photos sur Instagram sont publiques et que des mineurs peuvent donc y être exposés. D’ailleurs, si le journaliste parle de censure et reproduit les photos incriminées non sans un certain voyeurisme, il est très intéressant de constater que la couverture de Lui est pixelisée… comme si la demande d’Instagram avait bien été légitime.
Il me semble que, dans ce que j’ai lu sur le sujet, c’est Jonathan Murciano qui pose les meilleures questions :
- Rihanna pourra-t-elle se passer de 13 millions de followers d’Instagram ?
- Instagram pourra-t-il se passer de Rihanna ?
Jonathan Murciano donne quelques pistes dans son article. Ce sont les réponses à ces questions qui feront évoluer soit l’artiste, soit la plateforme sociale. C’est un rapport de force qui est engagé.
Rappelons une dernière chose : en décembre dernier, Beyonce avait fait la promotion de son nouvel album grâce à un seul post sur Instagram. Comme le dit Catherine Boullay sur France Inter :
Ses 54 millions de fans sur Facebook et 13 millions de followers sur Twitter ont fait tout le boulot de faire circuler l’information. 1,3 million de tweets ont ensuite mentionné la sortie l’événement. Beyoncé s’est passée des intermédiaires et les ventes ont suivi: 829 000 exemplaires numériques vendus en 3 jours.
La journaliste ne mentionne pas la couverture médiatique de l’opération, mais elle était aussi très importante ! Une seule photo sur Instagram donc peut représenter un coût énorme. J’ai dans l’idée qu’un artiste a plus besoin d’un marketing efficace qu’Instagram d’un compte qui pourrait nuire à l’esprit de la communauté.