Je ne sais pas vous, mais depuis les assassinats de Charlie Hebdo, Montrouge et porte de Vincennes, j’achète beaucoup plus la presse. J’avais oublié que son contenu était si différente des journaux gratuits comme 20 Minutes. J’avais oublié que sa lecture était si différente, sur papier, que sur mobile.
Les papiers sont longs, détaillés, contextualisés. Les phrases sont structurées. Il n’y a pas juste des faits, mais une volonté d’analyser, commenter, mettre en perspective. Et puis, il y a les éditos, les tribunes de philosophes, sociologues, écrivains, etc.. On est d’accord ou pas mais elles sont là pour pousser à réfléchir, à se positionner, à être de meilleurs citoyens. J’avais oublié tout ça.
J’avais aussi oublié qu’il fallait autant de temps pour lire un journal. Sur le web, on lit des articles, pas un ensemble d’articles. On pioche dans différentes journaux, on n’est pas face à un tout cohérent, à des dossiers. Sur le web, on ne scrolle pas, sur papier, on lit en diagonale. La lecture est différente.
Les deux sont sans doute complémentaires mais, si on veut vraiment tout lire, dans une logique d’honnête homme, il faut une heure ou deux pour un seul journal. Même si les transports en commun permettent de répondre en partie à cela, je me demande vraiment pour qui ses journaux sont écrits, qui prend le temps de les lire. Il ne faut pas être pressé pour lire la presse.